Quels sont les avantages et les inconvénients de la colocation ?
Autrefois réservée aux étudiants ou jeunes actifs, la colocation est devenue un véritable mode de vie et ses avantages ne sont plus à démontrer. Pour les locataires comme les bailleurs, les effets positifs de ce type de contrat de location sont en effet majeurs, en comparaison avec un contrat de location classique. Zoom sur les avantages et les inconvénients, mais aussi les obligations de chacun pour se lancer sereinement dans l’aventure de la colocation.
La colocation du point de vue des locataires.
Les colocations, autrefois réservées aux étudiants, se diversifient et s’ouvrent à tous types de profils. Ainsi, on retrouve des familles monoparentales, des colocations intergénérationnelles ou des jeunes retraités en quête d’une solution pour lutter contre l’isolement.
La colocation pour des raisons budgétaires.
Par obligation ou par choix de moins dépenser, la plupart des colocataires ont aussi opté pour ce mode de location pour laisser moins d’argent dans les dépenses liées au logement et aux charges de la vie courante. Lorsqu’un loyer pour un appartement seul dans les grandes métropoles comme Grenoble, Lyon, Bordeaux ou Paris dépasse largement le tiers des ressources des locataires, sans compter les charges et les dépenses de la vie courante, un loyer en colocation permet de réduire drastiquement la part du salaire qui est dédiée.
Certains colocataires n’ont pas d’autre choix pour se loger décemment que de partager leur logement avec d’autres personnes. D’autres peuvent se permettre de faire le choix de la colocation pour mieux vivre, moins dépenser et consommer moins de manière générale. Quoi qu’il en soit, si une convergence des valeurs de chacun n’est pas obligatoire pour bien s’entendre, elle est fortement appréciée selon les profils des colocataires.
Vivre en colocation, c’est également pouvoir occuper un logement plus grand qu’en vivant seul. Certes, ce logement doit être partagé. Cependant, les infrasctuctures et les équipements qu’il offre ne pourraient certainement pas être retrouvées dans un logement adapté pour une personne seule. Du moins, ce logement n’existe pas sur le marché avec un prix acccessible.
Faire face aux imprévus financiers.
Occuper un logement, c’est l’entretenir. En plus de payer un loyer, des factures et des charges courantes imputées à la vie quotidienne, il arrive parfois que des évènements indésirables et inattendus surviennent : panne de chauffe-eau, robinet cassé ou électroménager à changer… Tous ces imprévus financiers peuvent se régler de manière rapide et bien plus facile quand on vit en colocation. Pour le matériel qui est loué avec l’appartement, chacun paie sa part et les dépenses non comptées dans votre budget mensuel sont largement réduites. C’est une solution idéale lorsqu’on a pas les ressources suffisantes pour épargner régulièrement.
La vie à plusieurs pour ne pas être isolé.
Vivre en colocation, c’est partager des espaces de vie quotidien avec d’autres personnes. De nombreuses personnes, peu importe leur situation, ne sont pas à l’aise avec l’idée de vivre seules. Par manque d’habitude ou pour des raisons plus personnelles, les colocations sont parfaites pour les personnes qui arrivent pour vivre dans une nouvelle région où qui vivent seules pour la première fois. Vivre en colocation, c’est donc accepter de faire des compromis sur ses petites habitudes et ses humeurs passagères pour vivre ensemble. Trouver les bons colocataires s’avère donc une étape importante pour bien vivre au quotidien et faire de cette expérience une étape enrichissante de votre vie.
Des désavantages de vivre à plusieurs.
Vivre en colocation veut aussi dire trouver de bons colocataires. S’il est plus facile de convaincre les propriétaires avec un dossier moyen, les colocataires vont partager votre vie et il est impératif que vous partagiez la même vision de la vie en communauté au quotidien. Des compromis seront nécessaires ainsi qu’une bonne organisation des tâches et répartition des dépenses communes. Aussi, pour vivre avec les autres, il faut d’abord bien se connaître, et savoir poser les bonnes questions lors de votre première rencontre avec vos futurs colocataires. Leurs habitudes seront-elles compatibles avec vos besoins et impératifs ? Les colocataires ont-ils l’habitude d’inviter du monde en soirée ? Avant de choisir votre logement en colocation, n’hésitez pas à exprimer vos besoins et à mentionner vos limites. Vous vous assurerez de faire le bon choix et de vivre une expérience en toute sérénité.
La colocation : un effet de mode ?
La colocation, contrairement aux airs cools qu’elle peut renvoyer aux néophytes, est aussi l’effet d’une précarisation de la population. La multiplication des travailleurs pauvres, des personnes travaillant sous des contrats courts sans jamais signer de CDI, le chômage et la perte de revenus en cas de problème de santé touche une part grandissante de la population. Ce faisant, de plus en plus de personnes, de tous âges, se tournent vers la colocation. Les places sont donc chères, surtout dans les grandes villes. Les étudiants représentent encore la moitié des personnes vivant actuellement en colocation.
De ce point de vue, il ne s’agit donc pas toujours d’un choix mais bien d’une contrainte budgétaire et liée à la difficulté pour les locataires aux revenus insuffisants d’avoir accès à une location en leur nom seul. La colocation offrant plus de garanties aux bailleurs, il est plus facile d’y avoir accès. D’autant que de nombreux contrats de location à vocation de coup de main pour l’insertion voient le jour ces derniers temps. Une chose est sûre, la colocation a encore de beaux jours devant elle.
La colocation du point de vue du bailleur.
Pour les locataires, la colocation est synonyme de beaucoup d’avantages. Mais qu’en est-il pour le bailleur ? S'expose-t-il a plus de risques de dégradations en louant son bien à plusieurs personnes en même temps ?
Comment ouvrir la location de son bien à la colocation ?
La colocation est régie par des règles qui visent à protéger à la fois les colocataires et le bailleur.
Concernant le bail, deux options sont possibles :
- rédiger un bail sur lequels apparaissent tous les colocataires, et effectuer des avenants au bail en cas de changement de colocataire
- rédiger un bail par colocataire.
Chaque colocataire devra fournir un dépôt de garantie ainsi qu’une caution solidaire ou par le biais d’un organisme tel qu’Action Logement, par exemple. Ces règles sont les mêmes que pour la location d’un logement indépendant sans colocation.
Les charges locatives sont divisées entre chaque colocataire et exigées en même temps que le paiement du loyer par chaque occupant du bien. Une clause de solidarité peut être incluse dans chaque bail, permettant au bailleur de se retourner contre tous les colocataires dans le cas d’un défaut de paiement de l’un des loyers ou du départ de l’un des colocataires.
Concernant l’assurance habitation, les colocataires ont le choix de s’assurer individuellement ou collectivement. Quoi qu’il en soit, l’assurance doit les protéger des risques locatifs minimums comme l’incendie, l’explosion ou les dégâts des eaux. Le propriétaire peut aussi proposer de souscrire une assurance habitation pour le compte des locataires, dont le prix sera alors répercuté sur les montants des loyers.
La taxe d’habitation est établie chaque année au nom de l’un des colocataires, mais ceux-ci sont considérés comme solidaires : ils ne peuvent pas recevoir chacun un avis de taxe d’habitation pour le même logement. Ils peuvent cependant payer chacun une part du montant demandé.
Chaque colocataire doit demander à la Caisse des Allocations Familiales une simulation des éventuelles aides au logement auxquelles il pourrait prétendre. Il n’est pas possible de faire appliquer des allocations famililales pour le compte de tous les colocataires de manière solidaire. C’est en fonction des revenus de chaque colocataire et du loyer dont il s’acquitte que les aides au logement seront versées.
Une meilleure rentabilité.
Les logements en colocation offrent une meilleure rentabilité pour le bailleur. En effet, le bien entier peut être loué au-dessus des prix du marché grâce à la fixation d’un loyer par chambre, donc par colocataire. En se fixant sur les prix de la colocation, on obtient un loyer global plus important pour l’appartement tout entier.
Moins de vacance locative.
Il existe une clause de solidarité dans les bails de colocation. En plus d’une forte demande qui vous garantit d’avoir toujours des candidats pour entrer dans votre logement, la clause de solidarité garantit que chaque colocataire doit assumer la part du loyer du colocataire défaillant. En cas de non paiement du loyer par un des occupants de votre bien, c’est aux autres colocataires de payer pour lui. La plupart du temps, cette clause est utilisée si l’un des colocataires quitte le logement sans trouver de candidat pour le remplacer. Pour éviter de payer une part de loyer supplémentaire, les colocataires restants se chargent donc de trouver de nouveaux candidats à présenter à leur bailleur. Cette solution est gagnante pour tout le monde : les colocataires ont leur mot à dire dans le choix du colocataire qui va partager leur quotidien, et vous évitez la vacance locative, évènement courant dans la location de logement simple et qui coûte de l’argent aux bailleurs.
L’exonération d’impôts.
Si vous êtes propriétaire du logement et occupez une chambre dans la colocation, vous pouvez bénéficier d’une éxonération d’impôts sur les loyers perçus. La fiscalité dans ces cas là est plus complexe : vous êtes considéré comme propriétaire locataire.
Etre propriétaire colocataire : kézako ?
Etre propriétaire colocataire signifie habiter un logement et en louer une partie à un locataire. Le plus souvent, il s’agit de personnes vivant dans un logement possédant une chambre supplémentaire, qu’ils mettent à disposition d’un colocataire.
Cette solution comporte de nombreux avantages, notamment celui de permettre d’être exonéré d’impôts sur le revenu tiré de la location d’une partie de votre logement. Il vous faudra cependant respecter plusieurs conditions :
- la pièce louée doit impérativement être meublée
- la location doit être la résidence principale de votre locataire
- le loyer demandé doit être en dessous du plafond fixé par l’administration fiscale.
En respectant les trois conditions citées ci-dessus, vous serez exonéré d’impôts sur vos revenus locatifs. Dans le cas contraire, vous devrez déclarer les loyers perçus en tant que revenus fonciers ou en tant que bénéfices industriels et commerciaux (BIC) si votre location est meublée.
Quelle fiscalité pour les propriétaires colocataires ?
En tant que propriétaire d’un logement, vous répondez à l’obligation de payer les taxes et impôts qui correspondent à votre statut. En tant que propriétaire locataire : quelles sont les taxes qui vous restent à payer ? Quelles sont les créances que vous pouvez imputer à vos colocataires ? Ont-ils un statut de locataire classique au niveau de l’administration fiscale ?
La réponse est non. Les colocataires vivant dans le logement de leur propriétaire colocataire ne sont pas soumis aux mêmes règles fiscales que les locataires dans un logement indépendant.
Le propriétaire doit s’acquitter de la taxe foncière : il ne peut en aucun cas en répercuter une partie sur son ou ses colocataires. Qu’il habite dans le logement ou non, la taxe foncière est toujours payable par le propriétaire d’un bien immobilier.
La taxe d’habitation est normalement prise en charge par le locataire d’un bien immobilier indépendant. Dans le cadre d’une colocation avec le propriétaire du bien, et si le colocataire ne dispose pas d’un accès disctinct à la partie du logement qu’il occupe, alors c’est au propriétaire de s’acquitter de la taxe d’habitation.
La taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) est habituellement incluse dans l’avis de taxe foncière pris en charge par le propriétaire du logement. En cas de location d’une partie de son logement à un colocataire, le propriétaire colocataire peut demander à en récupérer une partie sur le loyer appliqué. Cependant, le colocataire en question devra en être informé dès la signature du bail, auquel cas il pourra parfaitement contester cette demande et refuser de payer.
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